Pouvez-vous présenter les Campus connectés et leurs ambitions ?
Les Campus connectés sont des tiers lieux ouverts et conviviaux dans lesquels on peut suivre toutes les formations d’enseignement supérieur à distance et bénéficier d’un accompagnement particulier et spécifique. À tous ces égards, les collectivités territoriales, les universités et les régions académiques jouent un rôle clé.
Il en existe aujourd’hui 88 sur l’ensemble du territoire (métropolitain et ultramarin). Les premiers étudiants qui y sont inscrits y réussissent particulièrement, notamment car, au moins 12h par semaine, ils sont accompagnés par un tuteur qui les conseille, les motive, etc. Ce nouveau modèle de transmission des connaissances nous tient particulièrement à cœur : à nous de les soutenir, de tirer les premiers enseignements de ces campus, d’ajuster ce qui doit l’être et, sans cesse, de s’attacher à ce que l’enseignement supérieur rayonne sur l’ensemble du territoire.
Pourquoi sensibiliser les populations ciblées par les Campus connectés aux opportunités offertes par les formations au numérique ?
Les étudiants accueillis dans les Campus connectés ont une pratique quotidienne du numérique en formation. Ils développent des compétences dans ce qu’on pourrait appeler « apprendre à apprendre avec le numérique », compétences qu’ils pourront mettre en valeur. Cela leur sera utile toute leur vie.
Au-delà de l’usage du numérique, il y a aussi la question de la formation vers les métiers de ce secteur, avec des possibilités d’emploi importantes. Les métiers du numérique ne sont pas que des métiers de cadres supérieurs. Il faut inciter un maximum d’étudiants, à tous les niveaux de formation et sans auto-censure, à voir le numérique comme une opportunité de carrière.
Enfin, il y aussi un public qu’il est essentiel de sensibiliser aux possibilités du numérique : les femmes. 62 % des étudiants des campus connectés sont des étudiantes. Il faut inciter les jeunes femmes à trouver leur place parmi ceux qui pensent et font le numérique de demain.
Qu’attendez-vous du partenariat avec la Fondation Inria ?
Tout d’abord, je remercie la Fondation Inria de s’être intéressée très tôt au dispositif des Campus connectés et d’avoir compris qu’il y avait là de beaux enjeux pour la formation dans les domaines du numérique. Ses équipes ont bien vu qu’avec les Campus connectés il est possible de toucher de nouveaux publics. Identifier des actions pour des publics qui ne sont pas ceux que l’on croise régulièrement, c’est s’obliger à un changement de paradigme, à sortir de sa zone de confort, en quelque sorte. C’est ce que nous faisons avec les Campus connectés et c’est ce qui a attiré la Fondation Inria. Si ce partenariat peut concrètement aider des jeunes à trouver des voies de réussite qu’ils ne pensaient pas possibles, alors nous tiendrons la plus belle des récompenses communes pour la DGESIP (NDLR : Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle au MESR) et la Fondation Inria. Le monde de demain sera évidemment numérique mais je crois qu’il sera aussi un monde du « care » et de l’attention aux autres, notamment dans les services à la personne. Former les jeunes, tous les jeunes, à y trouver leur place est un enjeu sociétal majeur.
Propos recueillis par Fernanda Arias Gogin.
Crédits photo : Mesr-Dgesip / Anne-Sophie Barthez